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samedi 28 juin 2014

Une vie à gratter

Pour illustrer les propos du billet précédent, voici un exemple sur le regard lucide que Jack Kerouac porte sur la société américaine, celle de New York en particulier :
D’un seul coup, je me suis retrouvé dans Times Square. J’avais fait un aller-retour de douze mille bornes sur le continent américain, et je me retrouvais dans Times Square ; et en pleine heure de pointe, en plus, si bien que mon regard innocent, mon regard de routard, m’a fait voir la folie, la frénésie absolue de cette foire d’empoigne, où des millions et des millions de New-Yorkais se disputent le moindre dollar, une vie à gratter, prendre, donner, soupirer, mourir, tout ça pour un enterrement de première classe dans ces abominables villes-mouroirs, au-delà de Long Island.

jeudi 26 juin 2014

On the road

Il y a quelques jours, je ne sais plus quand exactement, j'ai repris le plus célèbre — peut-être pas le meilleur — des romans de Jack Kerouac : Sur la route. J'avais lu, l'année dernière, les pages préliminaires à ce texte composé de trois ou quatre préfaces biographiques, mais sans m'engager plus loin. C'est à 16 ou 17 ans que j'ai dévoré la version parue en 1957 — je ne l'ai jamais relue, depuis, mais j'ai eu l'occasion de lire tous ses romans par la suite. La version de Sur la route, dont je lis actuellement une dizaine de pages tous les soirs, est celle écrite sur le désormais fameux rouleau. Et ça se parcourt vraiment bien. L'Amérique de Kerouac est un monde qui me semble avoir presque totalement disparu, aujourd'hui. Dorénavant, personne, nulle part, ne peut croire en un avenir libre et radieux, alors que c'était encore facilement possible au beau milieu du XXe siècle. Kerouac, loin d'être idiot, imagine bien que la société américaine ne restera pas éternellement aussi insouciante qu'elle l'était à l'époque. Je suis à la moitié du roman, à la page 213. Jack, qui a passé quelques mois dans l'Ouest, rentre au début de l'automne sur New York. Il se trouve bloqué et sans un rond à 500 km de sa destination.
La nuit passée à Harrisburg m’a donné une idée des tourments des damnés, pas connu pire depuis. Il m’a fallu dormir sur un banc dans la gare ; à l’aube, les receveurs m’ont jeté dehors. Car, n’est-ce pas, on entre dans la vie, mignon bambin confiant sous le toit de son père. Puis vient le jour des révélations de l’Apocalypse, où l’on comprend qu’on est maudit, et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu ; et alors, fantôme funeste et dolent, il ne reste qu’à traverser le cauchemar de cette vie en claquant des dents. Je suis sorti chancelant, égaré. Je ne savais plus ce que je faisais. Je ne voyais du matin qu’une blancheur, une blancheur de linceul. Je mourais littéralement de faim.

jeudi 30 mai 2013

Rien ne vaut le café

Je me suis allongé sur le lit, dans la chambre, après avoir ingurgité, vers 02:30 PM, une pizza au fromage et un morceau de pâte d'amandes en guise de dessert, tout en buvant du café au lait. Pat s'est installé sur ma poitrine, Schnoo s'est sagement endormie sur un oreiller, et Saki sur le linge propre laissé en tas, depuis deux ou trois jours, sur le bureau. J'ai allumé le Sony Reader pour lire la suite de la longue préface, entamée hier dans la nuit, écrite par Howard Cunnell pour l'édition de Sur la route, publiée assez récemment dans sa première version, celle qui a été dactylographiée sur un rouleau. Une préface qui remet radicalement en cause toutes les légendes qui courent sur Jack Kerouac et ce roman. J'ai relevé une phrase directement en rapport avec l'un de mes derniers billets sur Horizon : Performance. Un billet qui évoque une conversation téléphonique avec BBL au cours de laquelle je déplore ma faible productivité au regard de l'écrit, conséquence d'une existence vécue sans absorption de stimulants chimiques puissants. Mais, sur ce point, le passage, relevé dans la préface de Sur la route, m'a rassuré : « Quant à la légende qui veut que Kerouac ait carburé à la benzédrine, voici ce que l’auteur confie à [l'un de ses amis] Cassady : "J’ai écrit ce livre sous l’emprise du CAFÉ, rappelle-toi mon principe : ni benzédrine, ni herbe, rien ne vaut le café pour doper le mental." » Si Kerouac procède comme ça, alors rien n'est perdu pour moi, et Horizon a donc encore de beaux jours devant lui. Je vais me refaire un café.

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