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mardi 25 novembre 2014

Génie

Ah ! Quel plaisir que d'être au lit, avec Belle du Seigneur, mes animaux blottis contre moi, tout en écoutant la pluie tomber. « Les génies savent que le génie c'est la ténacité, les crétins croient que c'est un don », écrivait Albert Cohen. Je vois là toute ma ténacité à faire d'Horizon un blog génial.

mardi 21 octobre 2014

Jack Kerouac

Le 21 octobre 1969 s’éteignait Jack Kerouac, poète et romancier américain. “My witness is the empty sky.”

samedi 11 octobre 2014

Mélancolie vs. Nostalgie

Patrick Modiano a reçu le Nobel de Littérature avant-hier. Hier, j'ai pu lire, sous la plume de je ne sais quel journaliste — Libération, peut-être —, que Modiano écrivait de façon nostalgique, mais, fort heureusement, sans jamais tomber dans la mélancolie. Selon Pierre Assouline, dont je viens de lire sur son blog le dernier papier, l'écriture de Modiano « a partie liée avec la mélancolie sans verser dans une douteuse nostalgie ». Assouline et l'autre ne doivent pas consulter les mêmes dictionnaires.

lundi 25 août 2014

Fin de pause

En jetant un coup d'oeil sur les archives, au pied de cette page, on pourrait penser que l'auteur d'Horizon était en vacances puisque le mois d’août ne contient qu'un seul billet, jusqu'à ce jour. Mais ce n'est pas le cas. Je ne prends jamais de vacances. Si je n'ai rien écrit pour Horizon, c'est... Non, je ne vais pas me lancer dans de fumeuses explications qui n'arriveraient à convaincre personne. Je laisse chacun libre d'inventer une ou des raisons, ou de ne rien inventer du tout, parce que c'est vraiment sans importance. Dans une semaine, août prendra fin et nous ne seront plus très loin de la fin de cet été, ce qui ne peut que me satisfaire, ainsi que mes animaux. Nous détestons l'été. Aussi, c'est avec une certaine impatience que j'attends l'automne, la saison que je préfère. En tout cas, si je n'ai rien publié dernièrement sur Horizon, j'ai tout de même mis en ligne quelques images au cours de ces deux dernières semaines. En particulier sur LLIDS, CNN, IIT, LJNSLPJ et Simulacres. Par contre, aucun texte, mise à part une note explicative pour C.205. Je n'ai donc presque rien écrit pour un blog depuis la mi-juillet. Je me suis contenté de lire d'excellents romans, allant même jusqu'à n'allumer mon PC qu'une dizaine de minutes par jour, pendant quelque temps. Considérer le blabla, qui précède, comme une sorte d'échauffement pour les nombreux textes à venir.

samedi 28 juin 2014

Une vie à gratter

Pour illustrer les propos du billet précédent, voici un exemple sur le regard lucide que Jack Kerouac porte sur la société américaine, celle de New York en particulier :
D’un seul coup, je me suis retrouvé dans Times Square. J’avais fait un aller-retour de douze mille bornes sur le continent américain, et je me retrouvais dans Times Square ; et en pleine heure de pointe, en plus, si bien que mon regard innocent, mon regard de routard, m’a fait voir la folie, la frénésie absolue de cette foire d’empoigne, où des millions et des millions de New-Yorkais se disputent le moindre dollar, une vie à gratter, prendre, donner, soupirer, mourir, tout ça pour un enterrement de première classe dans ces abominables villes-mouroirs, au-delà de Long Island.

jeudi 26 juin 2014

On the road

Il y a quelques jours, je ne sais plus quand exactement, j'ai repris le plus célèbre — peut-être pas le meilleur — des romans de Jack Kerouac : Sur la route. J'avais lu, l'année dernière, les pages préliminaires à ce texte composé de trois ou quatre préfaces biographiques, mais sans m'engager plus loin. C'est à 16 ou 17 ans que j'ai dévoré la version parue en 1957 — je ne l'ai jamais relue, depuis, mais j'ai eu l'occasion de lire tous ses romans par la suite. La version de Sur la route, dont je lis actuellement une dizaine de pages tous les soirs, est celle écrite sur le désormais fameux rouleau. Et ça se parcourt vraiment bien. L'Amérique de Kerouac est un monde qui me semble avoir presque totalement disparu, aujourd'hui. Dorénavant, personne, nulle part, ne peut croire en un avenir libre et radieux, alors que c'était encore facilement possible au beau milieu du XXe siècle. Kerouac, loin d'être idiot, imagine bien que la société américaine ne restera pas éternellement aussi insouciante qu'elle l'était à l'époque. Je suis à la moitié du roman, à la page 213. Jack, qui a passé quelques mois dans l'Ouest, rentre au début de l'automne sur New York. Il se trouve bloqué et sans un rond à 500 km de sa destination.
La nuit passée à Harrisburg m’a donné une idée des tourments des damnés, pas connu pire depuis. Il m’a fallu dormir sur un banc dans la gare ; à l’aube, les receveurs m’ont jeté dehors. Car, n’est-ce pas, on entre dans la vie, mignon bambin confiant sous le toit de son père. Puis vient le jour des révélations de l’Apocalypse, où l’on comprend qu’on est maudit, et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu ; et alors, fantôme funeste et dolent, il ne reste qu’à traverser le cauchemar de cette vie en claquant des dents. Je suis sorti chancelant, égaré. Je ne savais plus ce que je faisais. Je ne voyais du matin qu’une blancheur, une blancheur de linceul. Je mourais littéralement de faim.

samedi 7 juin 2014

Poésie exigeante

Si les lecteurs de Noyau Fondamental pouvaient nourrir quelques doutes quant à ma qualité d'écrivain dans le domaine de la poésie exigeante, avec Soyouz, le dernier billet, ces réticences doivent être désormais complètement balayées. En tout cas, mes animaux ont adoré.

lundi 2 juin 2014

Pulsations

A minuit, j'ai terminé l'excellent roman de William S. Burroughs, Le Festin nu. « Le festin nu exige de la part du lecteur un Silence absolu sans quoi il n’entendra que son propre pouls… » J'ai suivi à la lettre la prescription donnée par Burroughs et j'ai entendu bien plus que mon propre pouls, qui a, d'ailleurs, presque cessé de battre. Quand je pense que j'ai perdu mon temps à lire Houellebecq, il y a quelques semaines, alors que j'avais, depuis des mois, Le Festin nu à portée de clic, enregistré dans le disque mémoire du Sony Reader... Je ne sais pas encore quel sera le prochain roman qui occupera le milieu de mes nuits. Je penche pour Hermann Hesse : Damian ou Peter Camenzind. J'en parlerai avec mes animaux.

mardi 27 mai 2014

Images


Ce blog manque cruellement d'images. Ne parlons même pas de musique. Il va falloir que je pense à améliorer ça. Ici, à Montmerdier, le soleil s'est couché à 07:14 PM CEST. Comme tous les soirs, les mouettes ont longuement plané en tourbillonnant, à quelques mètres au-dessus de la résidence, lançant leurs cris rauques et stridents. Bien plus haut, les martinets sillonnaient le ciel. C'est à cette heure-ci que le pigeon mâle et venu rejoindre sa femelle qui couve deux œufs dans le cagibi, au fond du balcon. Pat et moi, nous avons alors pris un peu l'air, observé les volatiles tout en parlant de choses et d'autres. Il m'a demandé où j'en étais de ma lecture du Festin nu de W. S. Burroughs. Je n'en suis qu'à la moitié. Mais, je n'ai pas pu résumer l'histoire pour Pat, parce que c'est infaisable. Ce roman est composé comme un collage de scènes plus délirantes les unes que les autres. Mais, le texte est captivant. Un vrai poème. Je publierai peut-être quelques passages sur Me Quem Luna Solet Deducere quand j'en aurai le temps. Les jours passent très vite. My year is a day.

dimanche 18 mai 2014

1959

Il y a déjà pas mal d'années, j'avais vu The Naked Lunch, de David Cronenberg, qui est un bon film. Il me fallait bien, un jour ou l'autre, en arriver là : lire Le Festin nu de William S. Burroughs. J'ai commencé ce roman dans la nuit d'hier. Je pense que je n'aurais aucun mal à le lire jusqu'à la dernière page. Penser que ce texte a été publié en 1959, et qu'il a été écrit, en grande partie, à Tanger. Une nouvelle semaine débute dans un peu plus d'une heure. Je n'ai pas fini de publier toutes les photographies faites jeudi et vendredi derniers. Mais, la plupart sont déjà en ligne sur In Illud Tempus, Cloud Number Nine et GTK 751. Deux autres sur La Lumière Incertaine... : Casino Drive et En couleurs. Je publierai le reste demain ou bien un autre jour, peut-être. J'ai dépassé le cap des 8000 photographies.

lundi 12 mai 2014

Atrabileux

Une petite rectification concernant le billet précédent que je viens de relire à l'instant : j'ai tout de même pu découvrir, parmi les centaines de blogs qui se voudraient "littéraires", quelques billets rédigés par de rares personnes qui manient avec une certaine sûreté la syntaxe en langue française et, parfois même, avec pas mal d'élégance. J'essaye, comme je le peux, de corriger la désagréable impression qu'un éventuel lecteur d'Horizon pourrait avoir à la lecture de mes derniers billets, pensant qu'il a affaire à un vieillard non seulement cacochyme, mais, de surcroît, atrabileux*. Un sentiment qui ne serait pourtant pas très éloigné de la réalité. Si quiconque parvenait à l'idée de m'en faire le reproche, je suis prêt à déployer, pour ma défense, toute une série de mauvaises excuses préparées de longue date avec le plus grand soin. Celle ou celui qui voudrait ainsi me faire exprimer quelques regrets, n'obtiendrait alors presque rien. Oui, je sais... Mais, que voulez-vous ? A mon âge on ne se corrige pas.

* Lire : Humeurs.

dimanche 11 mai 2014

Écrivains sociaux

En tournant la molette du mon petit transistor Sony, je suis tombé sur une station radio — Europe I, RTL, France Info ? — disant que The Eurovision Song Contest venait d'avoir lieu et que la France était classée dernière. J'ai alors pensé que si ce genre de concours devait aussi se faire pour la littérature, la France ne s'en sortirait pas mieux. Si je n'arrive pas à écouter plus de 30 secondes une chanson française, je ne parviens pas non plus à lire plus de trois pages quand il s'agit d'un roman français. J'ai réellement fait un effort en allant jusqu'à la fin du dernier bouquin de Houellebecq, le mois passé — je ne suis pas près de recommencer. Quant à ceux qui se prétendent écrivains, mais qui n'arrivent même pas à franchir l'entrée d'une maison d'édition, et qui doivent alors se contenter d'écrire sur un blog — au mieux, de publier, au format EPUB, un texte calamiteux — n'en parlons pas. Twitter est peuplé de ce type d'artistes graphomanes. Ils crânent sérieusement lorsqu’ils sont parvenus à faire lire leur misérable prose à une dizaine de personnes dans leur entourage, soit quelques semi-illettrés rencontrés via les réseaux sociaux — Twitter en particulier. Il y a quelques années, on parlait de "cas sociaux". Cette catégorie a, de nos jours, cédé sa place aux "écrivains sociaux" — double cas.

mercredi 30 avril 2014

3/10

Si je devais noter, sur dix, les romans que j'ai le plus aimé, Le Château de Kafka, Les Frères Karamazov ou L'Idiot de Dostoïevski, Les Âmes mortes de Gogol, Trois contes de Flaubert, L'Homme sans qualités de Musil, Le Livre de Sable de Borges, par exemple, recevraient cette note sans la moindre hésitation. En prenant, ces romans — il y en a bien d'autres — pour la référence la plus élevée, j'accorderais alors un 3/10 à La Carte et le territoire de Houellebecq. Il me reste une demi-page à lire pour finir réellement ce roman. Si, au cours de cette lecture, j'ai qualifié quelques petits passages de "pas mal" et certains, beaucoup plus rares, d'un "c'est bien", globalement, ce texte est à ranger dans la littérature indigente. Les parties qui concernent l'assassinat de Houellebecq, personnage du roman, et l'enquête qui s'en suit, sont particulièrement nulles. J'en ai conclu que, si ses écrits précédents sont de la même veine — il n'y a aucune raison pour qu'ils ne le soient pas —, je n'avais pas couru, jusqu'à présent, le danger de passer à côté de l'oeuvre d'un écrivain méritant qu'on lui accorde un peu de temps, d'attention. Voilà, il ne me reste plus qu'à lire la dernière demi-page du seul roman de Houellebecq que le hasard m'aura conduit à ouvrir, mais je peux déjà affirmer que La Carte et le territoire ne restera pas longtemps inscrit dans ma mémoire, ni même dans celle de mon Sony Reader. Je n'ai pas encore décidé de quoi sera faite ma prochaine lecture romanesque. Côté journal de bord, je n'ai pas encore terminé Les Lignes et les jours de Sloterdijk. Je me délecte de ses remarques à caractère philosophique sur la Civilisation, la Culture, en ce début de IIIe millénaire.

dimanche 27 avril 2014

La Carte

Je suis encore sous le coup de l'émotion provoquée, ce matin, par la publication d'un billet composé de 2234 signes. J'ai un peu de mal à réaliser que je suis l'auteur d'un tel exploit. Il va falloir que je m'y fasse. C'est peut-être la création d'une planche représentant William S. Burroughs, un instant auparavant, qui m'a incité à écrire autant de mots. Je ne trouve pas d'autres explications. Demain, débute une nouvelle semaine, mais je n'ai, actuellement, aucun projet pour occuper dignement les jours à venir. Je pense finir la lecture du dernier roman de Michel Houellebecq, La Carte et le territoire, que j'avais entamé à sa sortie et que j'avais laissé tomber au bout d'une trentaine de pages. Je l'ai repris, il y a trois ou quatre jours. Je pense maintenant le lire jusqu'au bout. Ce n'est pas ce que j'ai lu de pire, mais le problème, c'est que Houellebecq ne m'apporte rien ou pas grand chose. Son texte n'a rien de révélateur à mes yeux. Son regard désabusé sur la société française est habilement retranscrit, la distance qui fait l'ironie de son discours est bien choisie, on y trouve de bons mots, mais son point de vue n'est pas en décalage suffisant avec le mien, ce qui fait que la lecture de ce roman ne m'emballe pas beaucoup. C'est le premier ouvrage de cet auteur que je lis, et je crois bien que ce sera le dernier. Je pense déjà au prochain livre que j'ouvrirai, sans savoir encore vers quel écrivain je me dirigerai, mais ça ne sera certainement pas un auteur encore en vie. Un bon écrivain est un écrivain mort ou presque !

Clarification

Selon Virginia Woolf, l'art d'écrire s'apprend, car il « est au moins aussi difficile que les autres arts. Bien que les gens ne tiennent pas compte de ce genre d'éducation, peut-être parce qu'il est mal défini, vous verrez, en y regardant de près, que presque tous les écrivains qui ont pratiqué leur art avec succès l'avaient appris. » C'est une opinion que je partage. Je crois que l'art d'écrire demande un long apprentissage accompagné d'une volonté sans faille pour atteindre, ou plutôt, se rapprocher de ce but. Je n'ai jamais eu pour réelle ambition de faire de mon écriture un art véritable. Mes seuls soucis, lorsque j'ai commencé à écrire sur un blog, étaient d'ordre orthographique et syntaxique. Parce qu'un bon correcteur automatique facilite grandement la maîtrise de l'orthographe, je m'appliquais particulièrement à veiller sur la syntaxe. Je voulais avant tout que mes textes soient facilement lisibles. Dix ans plus tard, après avoir rédigé quelques centaines de billets, je considère que cet objectif est atteint. Je ne crois pas qu'un éventuel lecteur ait à se tordre les méninges pour déchiffrer le sens de mes phrases. Je suis maintenant trop vieux pour passer à l'étape supérieure, celle qui consisterait à faire de mon écriture un art. Bien sûr, comme 99,99 % des blogueurs, qui dans ce domaine n'ont jamais rien appris, je pourrais me bercer d'illusions, imaginer que je suis proche du Nobel de littérature. Encore faudrait-il, pour cela, que je puisse me faire à l'idée de devenir un écrivain ayant rendu de grands services à l'humanité. Mais, je n'ai aucune envie de me mettre au service de cette racaille. J'ai d'ailleurs suffisamment de travail avec mes animaux en me pliant humblement, tous les jours, à tous leurs desiderata. Ils me sont bien plus précieux que les sept milliards de petits cerveaux débiles qui peuplent la planète. Je ne serai donc pas invité à fréquenter les salons de l'Académie suédoise. Je n'ai aucun mal à renoncer à cette idée. Pourvu que mes textes soient clairs, presque aussi limpides que l'azur du ciel quand souffle le vent du Nord. Car écrire, c'est aussi une façon de déblayer les déchets moisis ou desséchés — selon l'humeur du temps — qui encrassent mes nobles pensées.

jeudi 3 avril 2014

Le temps sans âge


Ce matin, vers 10 h, j'ai récupéré, dans la boîte aux lettres, le bouquin de Marc Augé : Une ethnologie de soi : Le temps sans âge, commandé, hier, via Amazon. Je pensais le lire après en avoir fini avec le dernier essai de Peter Sloterdijk, Les lignes et les jours, entamé la semaine dernière ; mais, à l'heure du repas, en début d'après-midi, j'étais déjà arrivé au bout de la lecture d'Une ethnologie de soi. Je n'ai pas perdu mon temps. La critique (« ce petit livre est une merveille »), faite par Roger-Pol Droit, n'était donc pas mensongère. Il me reste à poursuivre Les lignes et les jours, mais aussi à finir Sous les yeux d’Occident, l'un des célèbres romans de Joseph Conrad que je lis en alternance avec les carnets de notes de Sloterdijk. Je me demande pourquoi je passe, quotidiennement, autant de temps sur le Web, alors que j'ai largement de quoi occuper ma puissante cervelle, sans parler de la fabrication de planches qui n'a pas cessé.

samedi 15 mars 2014

Maigres résultats

J'avais abandonné Twitter depuis environ deux ans, mais j'ai réactualisé un compte dernièrement en ne listant que les timelines des individus polarisés sur la littérature. Cette affaire m'a diverti pendant quelques jours, mais ne m'a pas apporté grand-chose, car cela ne m'a permis de découvrir que très peu de sites ou de blogs intéressants. Alors que, pendant deux ou trois semaines, j'avais accumulé patiemment plus d'une centaine de comptes, les supposant aptes à m'orienter vers des vitrines exposants de la littérature digne de ce nom, j'en suis maintenant à opérer dans le sens contraire, c'est-à-dire à me défaire des comptes qui ne mènent nulle part, sinon vers des vendeurs de quincailleries pseudo littéraires et, quelques fois, vers de véritables déchetteries où s'amoncellent des merdes informes. Restera, au final, un certain nombre de comptes Twitter que je suivrai de loin, occasionnellement, pour avoir une idée de ce qui se produit de plus ou moins valable parmi les publications des textes en lignes, qui, somme toute, ne sont pas si nombreuses si l'on rapporte la totalité estimée de ces publications face à la masse de scripteurs francophones susceptibles d'aligner quelques phrases sur le Web, par ordinateur médié, en pianotant gentiment sur un clavier. Cette masse dont je fais partie. Wouai !

dimanche 1 décembre 2013

Challenge

En fin d'après-midi, m'est venue l'idée de publier un maximum de billets sur Horizon, tout au long de ce mois de décembre, afin de tenter de battre le record de publications mensuelles établi en juin dernier, et, de surcroît, dépasser ainsi la barre des 200 billets annuels, ce qui serait d'un certain point de vue assez remarquable. Pourtant, j'hésite à me lancer dans ce type de performances, parce que ça ressemble trop à cette idée à la con qui hante ces bourrins de coaches, et qui voudrait qu'on doive se dépasser pour exister, relever des challenges, mener sa vie comme une entreprise cotée en bourse. C'est le truc le plus stupide que l'on puisse faire, sans parler de la déplorable mentalité qui est le lot des crétins qui s'aventurent dans un projet pareil. D'un autre côté, je sais que ce type de contraintes pousse à se sortir d'un certain confort et oblige à réduire le taux naturel, inné, presque irréductible de laisser-aller qui est l'une des caractéristiques saillantes de ma conduite sur les chemins tortueux, non balisés et faiblement tracés de mon existence. Le perfectionnement de son esprit, comme le dirait Baudelaire, n'est pas la pire des choses à envisager, surtout pour un type comme moi qui n'a rien d'autre de mieux à faire, en dehors de veiller sur le bien-être de ses animaux. J'hésite encore parce que je ne suis pas gouverné par des pulsions masochistes telles que les décrit Freud dans son époustouflant portrait de Dovstoïevski — je suis en train de le lire —, bien au contraire. Écrire peut, pour moi, s'avérer parfois comme une véritable torture et je veux éviter de me touver dans une situation pareille. Aussi, je vais prendre conseil auprès de mes animaux, en discuter longuement avec eux, peser le pour et le contre — comme le fait si bien Pat quand il s'agit de choisir la meilleure manière d'entamer sa sieste — avant de déclarer qu'en ce mois de décembre, on pourra lire sur Horizon plus de 30 billets. Rien ne presse, ne nous emballons pas. Réfléchissons encore.

jeudi 28 novembre 2013

Pauvre Swann

« Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre ! » Hé oui, Swann ! Combien de benêts, comme toi, se sont endormis dans l'un des wagons du train de l'Illusion, pour se réveiller, quelques milliers de kilomètres plus tard, et constater avec horreur qu'ils avaient ratée la gare où, depuis longtemps déjà, ils auraient du descendre ? Hier, dans la nuit, j'ai fini Un amour de Swann, plus vivant que Combray — le volume précédent —, mais qui reste quand même une lecture assez soporifique, dans son ensemble. Il y a bien chez Proust des passages captivants, particulièrement ceux où le narrateur donne libre cours à sa langue de pute parfaitement aiguisée, pourtant, après avoir lu ces deux premiers textes, je pense maintenant que Roland Barthes était dans le vrai : « Le grand plaisir, avec Marcel Proust, c’est qu’à chaque fois qu’on le relit, on saute des passages différents. » En effet, sauter des pages est le seul moyen d'avancer réellement dans la lecture d'un roman du célébrissime Marcel et d'avoir ainsi une chance d'atteindre la dernière ligne, sans trop éprouver la triste impression d'être en train de perdre son temps.

vendredi 18 octobre 2013

A quoi bon ?

C'est régulier, à une période ou une autre, j'en arrive toujours à me demander s'il ne serait pas temps de mettre définitivement fin à cette manie qui consiste à créer des textes — insignifiants — afin d'alimenter mes blogs, dont celui-ci, en particulier. Ce questionnement survient généralement quelques jours après m'être déshabitué à produire des billets, car, contrairement à ce que prétendent les auteurs de littérature exigeante, cette espèce de pseudo écrivains foisonnante sur le Web francophone, écrire est loin de représenter une nécessité favorisant le sentiment d'exister. C'est plutôt, à mes yeux, une façon d'employer paisiblement des moments perdus, comme d'autres font du tricot, du macramé, des sudokus ou des mots croisés. Pour écrire véritablement, il faut avoir quelque chose à dire et très peu de gens ont réellement quelque chose à dire. Seule une infime partie des quadrupèdes humains a quelque chose de vraiment intéressant à dire ; elle seule est en mesure de produire des textes qui valent la peine d'être lus, des textes qui entreront sans ambiguïté dans la catégorie Littérature. Le reste relève de l'information insipide et du divertissement plus ou moins stupide. Et le discours sera d'autant plus stupide que l'auteur pensera pouvoir échapper facilement à la bêtise en se faisant de terribles illusions sur l'importance de ce qu'il aura à exprimer. Tout cela pour noter que, dans la fabrication de billets, qui demande pourtant une certaine régularité, chaque interruption prolongée m'amène à cette réflexion : « À quoi bon ? » « Oui ! À quoi bon ? » me demandent mes animaux qui pensent que je ferais mieux de faire la sieste avec eux, car, de leur point de vue, cela serait bien plus utile, puisque, même sans être pris par la fièvre de l'écriture, mon corps dégage une température constante de 37°C, soit un bon moyen de chauffer le lit. Ce qui, en ce début d'automne, n'est certainement pas désagréable pour ces paresseux félins frileux. Je ne leur donne pas tort : la sieste est certainement une activité bien plus noble et digne d'intérêts que la fabrication d'un blog, soit l'interminable production d'un discours inepte.

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