Hasardeux

Après avoir passé plus d'une heure à mettre en page Le périurbain, pourquoi, comment ?, un texte de Jacques Lévy sur l'urbanisme, en y incluant des images, après avoir vérifié que ce texte soit parfaitement lisible, purgé de toutes les inévitables coquilles, puis après l'avoir enfin publié, j'en arrive à me demander ce qui m'a poussé à passer autant de temps à réaliser une chose pareille. C'est, pour moi, un questionnement fréquent, un "à quoi bon" qui succède à presque toutes mes publications. Généralement, j'ai la réponse : la satisfaction d'avoir sous les yeux des données — images, textes — que je tiens à conserver et que je n'aurai pas de mal à retrouver quand j'en sentirai la nécessité, car publier est un bon moyen de classifier ma production. Mais, ce dernier texte ne m'appartient pas et, contrairement à certains textes littéraires, qui ne m'appartiennent pas non plus, mais qui pourraient éventuellement intéresser un quasi-improbable internaute doté de plus de deux ou trois neurones, amateur de belles Lettres, je suis persuadé que Le périurbain..., ne sera jamais lu par qui ce soit. Je me dis donc que j'aurais pu m'éviter de perdre mon temps. Mais, d'un autre côté, je me dis qu'un texte comme celui-ci, pourrait donner une chance à celui qui le lirait de se coucher moins con qu'il ne l'était le matin, au réveil. Cette éventualité a moins de chances de se réaliser que celles d'empocher le gros lot au loto, mais j'aime l'idée que ça puisse se produire quand même, un jour ou l'autre. C'est ma façon de provoquer le plus hasardeux des heureux hasards.

Des plans de destruction

« Les riches Troyens de Zélie qui boivent l’eau noire de l’Ésèpe ». J'ai relu une nouvelle de Jorge Luis Borges, hier dans la nuit sur mon Sony Reader. Pat, Schnoo et Saki avaient du mal à s'endormir. Ils s'ennuyaient un peu. Alors j'ai lu à voix-haute : « L’Immortel », le premier texte de L'Aleph. Mes animaux ont été passionnés par cette histoire. Ils m'ont fait promettre de leur lire les autres nouvelles de Borges, tous les soirs. Ils sont persuadés d'avoir reconnu la ville de Montmerdier dans la réflexion suivante : « Cette ville, pensais-je, est si horrible que sa seule existence et permanence, même au cœur d’un désert inconnu, contamine le passé et l’avenir, et de quelque façon compromet les astres. Aussi longtemps qu’elle subsistera, personne au monde ne sera courageux ou heureux. » Depuis ce matin, Pat et Saki élaborent des plans pour détruire Montmerdier, à jamais ; pour qu'il n'en subsiste pas la moindre trace, pas même dans les mémoires. Schnoo les encourage et donne, elle aussi, des conseils stratégiques. Je ne fais rien pour les dissuader, les détourner de leur vaste projet. Je suis certain qu'ils peuvent y parvenir sans mon aide. Je veux que ce soit leur victoire.

Slider, le retour

Haaa ! Misère ! Blogger a rétabli le système du slide show pour l'affichage des images. Mais, ce n'est pas très grave. Ce qui me gêne le plus n'est pas le slider en lui-même, mais le fait que les images s'affichent sur un fond noir. Mes animaux sont d'accords avec moi. Mais ce n'est pas, pour le moment, cette histoire de slider qui les préoccupe vraiment. Ils se préparent à affronter la semaine de travail qui se profile à l'horizon, et, pour cela, rassemblent patiemment leurs forces en d'intenses petites siestes, sources inépuisables d'énergie.

Précautions

Pour éviter de me pendre, sous le coup de l'émotion, j'ai pris pour habitude de me délester de ma ceinture et de mes lacets de chaussures avant de m'installer, face à l'écran du PC, avec l'intention de surfer un moment sur les réseaux sociaux. Sages précautions !

Bricolage céleste

Samedi, le dernier jour ouvrable de la semaine, en fin d'après-midi, Dieu est rentré chez lui les bras chargés d'une boite à outils achetée en solde chez Bricorama et il s'est dit : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance ». Putain de bricoleur !

Pâquotilles

Un court billet sur Traverses, histoire de me clamer les nerfs, et surtout, de dire toute mon empathie pour la communauté des travailleurs, tout au moins, envers ceux qui, contraints et forcés, se plient aux horaires d'été, sans pourvoir faire autrement étant donné qu'une majorité de bourrins, à la cervelle bien astiquée par les médias, trouvent ça très bien. Heureusement, pour mes animaux et moi, ça ne change pratiquement rien. Il n'y a que BBL qui aura à en souffrir un peu pendant quelques temps. Mais, comme elle n'est tenue de lever aux aurores qu'un seul matin, au cours de la semaine, ça ne sera pas trop difficile pour elle. Elle s'y fera. A part râler, je n'ai pas fait grand chose, en ce dimanche pascal. Je ne sais même pas si Sainte Thérèse a retrouvé ses cloches, car je ne les ai pas entendues sonner, ni ce matin, ni dans la soirée. En y pensant, ça me semble normal puisque le vent souffle du Nord, alors que l'église se situe plus Sud.

Hallelujah !

En levant les yeux par-dessus l'écran du PC, je distingue au travers des vitres de la fenêtre, directement dans mon champ de vision, la masse sombre de l'immeuble d'en face, le Bâtiment-B. Pas une lumière n'éclaire un seul des appartements. Aucun de ces bâtards de voisins n'est chez lui. J'en déduis que c'est sûrement pareil quant à l'occupation des deux autres bâtiments, dont celui dans lequel je réside avec mes animaux, mais sans BBL, malheureusement, puisqu'elle ne rentrera pas à l'occasion de ces fêtes pascales. Tous ces bâtards, ou presque, ont foutu le camp. Soirée divine !

B&W&C et Caseasauria

Je viens d'écraser tout le contenu des deux blogs, B&W&C et Caseasauria, sur lesquels j'affichais des photos et des tableaux d'artistes plus où moins connus. Tous les posts étaient en liens avec Pinterest qui conservait les images en cache sur ses serveurs. Ce matin, j'ai constaté que la plupart des images, qui avaient été mises en ligne il y a plus de six mois, avaient disparu. Je suppose que Pinterest ne les conserve pas indéfiniment pour des questions de coûts. J'ai donc tout passé à la trappe, même les images qui s'affichaient encore : 300 sur B&W&C et 150 sur Caseasauria. Soit un travail courant sur une durée d'un peu plus d'un an, une année pendant laquelle j'avais patiemment sélectionné des images intéressantes sur Pinterest pour les poster, en faisant des liens, sur Blogger. C'est un peu dommage, parce que ces B&W&C totalisait près de 7000 pages vues et 2500 pages vues pour Caseasauria. Pour une fois que deux de mes blogs rassemblaient un peu d'audience... Ainsi s'achève leur courte existence. ¡ Pasa la vida !

Slider

La suppression du système de slides pour l'affichage des photos sur Blogger, m'a donner l'idée d'employer un slider pour afficher des photos sur Traverses. J'ai passé beaucoup de temps, ces jours-ci, à travailler sur mon site. La mise en page des dernières images, faites en début de semaine, m'a donné l'occasion de réfléchir par écrit sur ma pratique de la photographie. Un billet qui m'a permis de passer le temps, en cette journée particulièrement pluvieuse. Rien de plus.

A l'Ouest

Il pleut depuis le milieu de l'après-midi, ce qui, pour la région, n'a rien d'exceptionnel en cette période l'année. Des conditions météorologiques qui ne valent donc pas vraiment la peine d'être mentionnées. Par contre, chose remarquable, Blogger m'a entendu : j'ai eu la surprise, ce matin, de constater qu'il suffit à nouveau d'un seul clic sur une image pour qu'elle s'ouvre dans ses plus grandes dimensions. Blogger est revenu sur les modifications d'affichages des images — par slides — faites l'année dernière. Ce qui ne me plaisaient pas beaucoup. Pourvu que ce ne soit pas simplement un bug. Je vérifierai... J'ai vérifié, toujours pas de slider sur Blogger. C'est parfait ! Puisque je parle d'images en grand format, j'ai fait une pause dans la publication des séries photographiques mises en ligne sur Traverses. Comme, je ne pense pas m'arrêter définitivement là, je ne tarderai pas à encoder de nouvelles pages HTML pour ce site. Enfin, pour une fois, BBL ne passera peut-être pas tout son week-end sous la pluie. A l'Ouest, le long du 47e parallèle, le soleil a brillé toute la journée. Ça, c'est un événement qui mérite d'être signalé ! Quand mes animaux ont appris la nouvelle, ils se sont exclamés en coeur : « Y a plus de saisons ! »

Fin de l'hiver

Dernier billet rédigé au cours de l'hiver. A 11:01:55 AM UTC, c'est-à-dire à midi et presque 2 mn, on basculera dans la saison dénommée printemps, une saison qui fait fantasmer les romantiques, les obsédés sexuels et tous les détraqués de la création. Je n'était pas sûr de passer l'hiver. Pourtant, si je tiens encore le coup pendant l'heure et demie qui suit, je devrais y avoir survécu. Il faut dire que, cette année, l'hiver a été quasi inexistant : pas une seule fois, je n'ai véritablement eu froid, au point de n'avoir jamais branché le chauffage de la voiture quand il m'a fallu sortir. Rien de comparable avec l'hiver précédent. Le dernier relevé météorologique annonce pour Montmerdier : Temperature: 11°C | Humidity: 58% | Pressure: 1017hPa (Steady) | Conditions: Clear | Wind Direction: NNE | Wind Speed: 6km/h. Pat s'est installé sur une chaise, au soleil, sur le balcon. Il prend ses quartiers d'été. Les coussins placés à proximité des radiateurs sont maintenant inoccupés, mes animaux se sont trouvés de nouvelles places pour se livrer à l'art de la première sieste matinale. Moi, le regard fixé sur le carrelage poussiéreux, aux pieds du bureau, je rumine sur la fin de l'hiver. Je n'aime pas le printemps.

Une planche de salut

J'ai rédigé et publié Deux pages sur le blog Traverses que je n'avais pas alimenté depuis fin janvier. Une nouvelle semaine débutera demain. Reprendront avec elle les dures journées de labeur. Mais, si les conditions météorologiques ne changent pas, si elles restent semblables à celles d'aujourd'hui, il sera alors très peu probable que je fasse d'autres séries photographiques. Je risque fort de me retrouver au chômage pour cause d'intempéries. Il ne me restera plus, pour gagner ma vie de blogger et ne pas mourir de faim, qu'à revisiter encore une fois mes archives, avec l'espoir de dénicher quelques clichés inédits susceptibles d'être mis en ligne. En cas d'échec, restera encore la possibilité ultime de dessiner une planche, comme celle-ci, pour subvenir à mes besoins, ainsi qu'à ceux de mes animaux qui mangent beaucoup plus que moi.

L'Homme

Je suis l'Homme véritable. A first class man. Cette conviction bien ancrée dans mon esprit, je n'ai plus qu'à aller me recoucher pour tenter de rattraper les heures de sommeil manquantes.

Rien ne sert de courir

En arriver à manger en fonction du temps de cuisson des aliments, choisir des pâtes qui cuisent en 6 mn plutôt que celles qui demandent 11 mn de cuisson, parce qu'on en est à calculer des gains de temps à la minute près, c'est indubitablement la conséquence d'un mode d'existence qui ne tourne pas rond. Cette putain de civilisation nous pousse à faire n'importe quoi ! Hélas... Si j'en suis arrivé à gratter 5 mn, sur la durée d'une journée, c'est pour pouvoir mieux perdre mon temps en passant des heures sur un collage digital, intitulé : Songlines. Une opération — menée cet après-midi avec trois logiciels différents, côté graphisme — qui m'a demandé encore un peu plus de temps afin d'élaborer un fichier html, soit le support du collage, lui-même préalablement découpé en une dizaine de tranches pour accélérer l'affichage lors de la consultation de ce fichier via un quelconque navigateur. Cela pour, finalement, charger le tout sur le serveur en ligne. Reste maintenant à faire un peu de publicité à cet événement — ce que je m'applique à produire en ce moment en rédigeant ce billet. Voilà, c'est fait ! Je peux maintenant m'auto-congratuler, parce que mis à part BBL et mes animaux, personne à l'avenir ne saura que j'ai créé une nouvelle planche digitale. Et si, par le plus grand des hasards, quelqu'un l'apprenait, il ne m'en dira jamais rien, c'est certain. Van Gogh qui, selon le mythe, vivait sans que personne ne s'intéresse à ses oeuvres, devait tout de même avoir mille fois plus de signes de reconnaissance que moi. Je suis véritablement un artiste incompris. C'est ma destinée. Aussi, je ferai mieux de manger des spaghetti, qui demandent 11 minutes de cuisson, au lieu de me contenter de quelques petits vermicelles tout maigres.

Sortir

Si rien ne m'oblige à sortir, je reste chez moi.

Hybrides

Quelques photos faites jeudi, sous un ciel couvert, et mises en ligne, hier, sur Ecumes. J'ai tellement ratissé dans mes archives photographiques que j'ai pratiquement publié tout ce qui méritait d'être mis en ligne, et même ce qui ne le méritait pas vraiment. Me voici donc obligé de faire de nouvelles images si je veux alimenter régulièrement mes blogs. Mais, comme il est peu probable que je sorte plus souvent qu'habituellement, le rythme de mes publications devrait sérieusement se ralentir. Il ne me reste plus qu'à fabriquer de nouvelles images, des images hybrides, comme j'avais pris l'habitude d'en produire en 2009, à la même époque, parce je ne faisais presque plus de photos. J'ai d'ailleurs relancé Pixia pour fabriquer trois images sous lesquelles j'ai ajouté un mp3 : Shuttered, Thoughts #4 et What's Wrong With Me. Enjoy !

60119 raisons

En 1982, date qui correspond approximativement à mon installation au Nord de la ville de Montmerdier, la population était de 197231 habitants. En 2010 — dernier recensement —, la population de Montmerdier était de 257351 habitants, ce qui place cette ville au 8e rang sur le plan national, au même niveau qu'en 1982. En une trentaine d'années, 60120 individus de plus cohabitent avec moi sur une surface circulaire ayant un petit rayon de quelques kilomètres. J'ai donc 60120 raisons de plus pour détester cette ville, moins une... l'arrivée de BBL, il y a presque 20 ans.

Port Ariane

Une courte série de photos, faites hier, à Lattes. "Courte série" parce que, suite à une vingtaine de prises de vue, la batterie du Nikon est tombée à plat. Malgré cet incident, je suis rentré satisfait d'avoir ramené quelques images d'un quartier devant lequel je suis passé de nombreuses fois en voiture, tout en me disant, à chaque passage, qu'il me faudrait m'y arrêter quelques instants pour me faire une idée plus précise sur ce qu'il me semblait être une horreur urbanistique. Hier, je n'ai pas été déçu : les bâtiments de ce quartier sont particulièrement moches et l'ensemble ne donne vraiment pas envie d'y habiter. En faisant passer un canal au centre de ce ramassis d'immeubles bariolés, je suppose que le cabinet d'architecte, qui a conçu cet endroit, voulait une ressemblance avec la ville de Venise. C'est complètement raté : ça a tout l'air d'un décor de film en carton-pâte, catégorie B ou même C. Je ne suis pourtant pas mécontent de cette courte promenade qui m'aura aussi permis de rapporter l'image d'un pont enjambant le Lez, influencé peut-être par la lecture, faite la veille, d'un très beau texte d'Ivo Andrić : Les Ponts.

BBL ne rentrera pas

Ceci est le dernier bulletin météorologique concernant Angers : METAR LFRS 281830Z 05009KT 020V080 8000 SCT015 BKN028 04/02 Q1022 NOSIG Contrairement à ce qu'elle avait prévue, BBL ne rentrera pas ce week-end. Mes animaux et moi nous sommes assez dépités : les perspectives faites sur les bons repas et les délicieux desserts, sur l'amplification de la douce atmosphère familiale, sur les longues, subtiles et passionnantes conversations, le soir, au coin du PC, et, sur bien d'autres aspects d'une existence devenue alors très agréable, sont brusquement parties en fumée. BBL ne viendra pas nous sortir de la routine quotidienne, de cette sorte d'apathie dans laquelle nous nous laissons bercer quand elle est absente. La seule chose qui compense un peu cette déception, c'est que le ménage de l'appartement est remis à plus tard. C'est à dire que nous n'aurons pas à subir, dès demain, le bruit de l'aspirateur, de la machine à laver et toutes ces choses terrifiantes liées aux corvées du nettoyage, atavismes hérités des passions hygiénistes du XXe siècle. Les poubelles peuvent encore traîner sur le balcon, la vaisselle s’amonceler dans l'évier, l'odeur des détergents ne nous causera aucun désagrément. Inutile de changer les draps, les housses, de dormir dans les effluves de lessives. Tout ça reste en sursis ! Ce qui nous console un tout petit peu.

Le « lointain »

À l’inverse de l’espace actif et de l’espace tactile, l’espace visuel est entouré d’une muraille impénétrable que nous appelons l’horizon ou le « lointain ». Le lointain de la mouche est à un demi-mètre, celui de l’homme à 6 ou 8 kilomètres.

Jacob von Uexküll, Mondes animaux et monde humain