Je m'en souviens très bien. BBL et moi on se trouvait en balade dans les Cévennes. On roulait sur une petite route départementale, dans un endroit quasi désert, quand on a entendu la radio annoncer le décès de Hassan II. C'était le 23 juillet 1999. Il y a déjà dix ans.
Je ne me souviens pas avoir dit quelque chose de particulier, mais pour moi cette nouvelle n'était pas sans importance. D'ailleurs, je sais que que je n'ai pas roulé très longtemps après avoir pris connaissance de la mort du Malik. Quelques centaines de mètres plus loin, je me suis garé. J'étais un peu triste de ne pas vivre ce moment là, au bled, avec ma famille et mes amis toujours là-bas. Dans un même temps, je commençais à me faire un peu de soucis en me demandant comment les Marocains allaient vivre cette nouvelle situation.
BBL et moi, on a laissé la voiture sur le bas-côté pour aller marcher dans les collines qui surplombaient la route. C'était une belle journée. L'air était chaud et sec, vibrant. La végétation aussi était bien sèche. Les collines ondulaient dans des tons beiges, couvertes de poussières lumineuses. Il n'y avait aucun bruit. Une page venait de se tourner.
Cela faisait des mois que je ne m'étais pas intéressé à la scène régionale. En déroulant le PDF, j'ai failli vomir mon p'tit déj' : une pleine page de sport en une et des faits divers sur toutes les autres pages.
Mais des faits divers comme il ne peut n'y en avoir que dans cette région à la con : des histoires ridicules provoquées par des gens stupides, racontées dans un français approximatif, parce que les journalistes du Midi Libre sont au niveau des "évènements" qu'ils rapportent.
Quelle misère !
