
J'ai ramassé quelques mp3 sur le site des Sonic Youth, hier, dans la nuit.
"Elle le sentait absent, tourmenté d'un besoin qu'il n'avouait pas, comme un toxicomane privé de son poison." Maurice Genevoix, Mains vides
Humboldt & Magelan savent voler depuis la fin de la semaine. Aujourd'hui, ils ont passé tout l'après-midi, pas très loin de leur nid, à virlolter dans les environs. Leur mère les a bien nourris, ils sont en pleine forme. Leur père serait fier de les voir fendre l'air avec autant d'aisance.
Selon les estimations, 35.000 personnes pourraient avoir été touchées par la grippe H1N1 en Nouvelle-Calédonie depuis la fin du mois de juin, mais les professionnels de santé de l'archipel estiment désormais que le plus fort de l'épidémie est derrière eux. A ce jour, cinq personnes sont décédées des suites de la maladie, dont deux ne souffraient d'aucune pathologie préalable.
Par contre, je n'ai pas pu tenir longtemps avec seulement le Satellite à ma disposition : dans le courant de la semaine, j'ai remonté le ShuttleX. C'est triste, je suis encore collé devant l'écran.
Je profite du fait que cette machine soit sous tension et connectée sur le Web pour laisser quelques mots sur Horizon. Ce geste me permet de mesurer la gravité de cette pathologie qui fait de moi un être dépendant d'Internet, un mal abominable qui me pousse encore à publier sur un blog, alors que je n'ai strictement rien à dire. Le sevrage qui me coupera définitivement du PC ne va pas se faire sans difficulté.
Ici, la mort…
Seulement la mort…
Pas de distractions…
Seulement des messages…
Des messages…
Des messages et des signes…
Des messages, des signes et des symboles…
De mort…
David Peace, 1980
Vingt mille personnes ont "potentiellement été touchées depuis fin juin" par l'épidémie de grippe A/H1N1 en Nouvelle-Calédonie, ce qui correspond à 8 % de la population de Nouvelle-Calédonie, a déclaré mercredi Philippe Dunoyer, responsable de la santé dans le gouvernement calédonien. Il a aussi annoncé qu'une fillette est morte lundi 17 août à Nouméa des suites de l'infection.Ici, sur le territoire hexagonale, je me demande combien de gens savent que la Nouvelle Calédonie est une terre française et combien peuvent la situer sur une carte. Certainement pas grand monde.
Magelan - au fond - et Humboldt - au premier plan - ont aujourd'hui de longues plumes. Le temps de prendre leur envol ne tardera pas. Eux aussi rêvent de libertés.
Il y a des jours comme ça. Des jours où on aimerait être sur la liste d'embarquement du premier avion prêt à quitter le territoire français. On rêve de se retrouver sur les plages de Sokhumi ou celles de Makhachkala. On imagine alors les belles cartes postales qu'on pourrait poster : un court texte exprimant la joie de vivre dans ces belles régions, loin de cette société française moribonde qui s'asphyxie lentement dans l'atmosphère viciée de l'été, sous le Palais de Cristal.
Au-dessus, c'est ce qu'on peut lire sur Twitter. L'image en-dessous correspond à ce qu'on peut lire sur Weather Underground. Heureusement que le type qui passe le message sur Twitter vient du Nord. On imagine l'écart entre ses fantasmes et la réalité s'il venait de Marseille. Ce qui est sûr, c'est que sur le Web et dans les médias en général, dès qu'on donne la parole au citoyen on s'expose à ce genre de distorsion entre ses perceptions et la réalité objectivement mesurée.
A moins de réduire encore plus mon activité en ligne sur d'autres domaines. Déjà, je me suis pas mal éloigné de Twitter ; ce qui est un grand progrès. Je verrai comment les choses vont tourner à la rentrée qui approche à grand pas. Les vacances tirent à leur fin pour la majorité des bloggers. Je prendrais peut-être les miennes en octobre, vers la fin du mois. En attendant, je vais encore restreindre progressivement le temps passé sur le PC.
Un clavier me fait perdre beaucoup trop de temps et me demande une énergie folle pour délivrer des messages qui parfois ne veulent plus rien dire tellement je me suis emmerdé à les composer, au point d'en noyer le sens. Je rêve vraiment de me débarrasser définitivement de cette machine qui me demande beaucoup trop d'efforts de concentration pour en maîtriser le fonctionnement. Les résultats, c'est à dire les textes, sont loin d'êtres à la hauteur de l'énergie déployée.
