Mes doigts patinent lourdement sur le clavier. Le seule chose que je parviens à créer ce sont des montagnes de fautes de frappe qu'il me faut déblayer pour essayer d'avancer. Rien d'aérien, en moi ce soir. Rien de commun avec les oiseaux.
Je bute sur l'Horizon, mais les violons de Werewolf et le chant de Cat parviennent tout de même à me transporter un peu plus loin : "When I see that moon movin through the clouds in the sky, I get a crazy feelin an I wonder why..."
"Goddamn right it's a beautiful day / Goddamn right it's a beautiful day", sauf que ces détonations en fond sonore, ça parasite la musique et ça commence à me gonfler.
Ensuite, je mettais ces phrases de côté en me disant qu'elles pourraient entrer dans la composition d'un billet pour Horizon. Puis je continuais d'écrire, sans arrêt, indéfiniment, en ne faisant de pause que le temps d'une nouvelle sélection.
J'ai retrouvé avec le sourire un billet intitulé Crise sur lequel j'ai noté la phrase suivante : "J'aime entendre, en fond sonore, les voix geignardes du bon peuple français qui s'apprête à mourir de faim, dans les mois à venir. C'est pathétique."
Avec un certain étonnement, je me suis rendu compte que 81 posts précédaient celui-ci. Je n'imaginais pas avoir publié autant de textes et d'images sur ce blog.
J'aime particulièrement Sweep a road qui dit : "No, you can’t sweep a road with a broom, when your road is made of dust".
Je dois même aller encore plus loin, en essayant de ne passer qu'une heure ou deux quotidiennement sur le Net. Je vais y arriver, c'est sûr !
La seule chose dont je pourrais parler, c'est du souvenir d'un récit de Bruce Chatwin qui racontait qu'un des Sherpas qui les accompagnaient, je ne sais plus où, ne prenait jamais la parole sans annoncer au préalable : "J'ai quelque chose à dire".
Dans deux où trois jours, Pixia remplira de nouveau toutes ses fonctions et je me lancerai dans de nouvelles créations qui occuperont ces tristes soirées d'été. C'est ce qui me permet d'oublier que je suis cerné par un tas de cons fleuris qui s'amassent sur les balcons gris.
Au réveil, le mail que nous attendions était dans la boite : il annonçait que Noé, mon petit neveu, qui a subi une opération chirurgicale, hier, à Nouméa, était sorti de la salle de réanimation. Mon frère dit qu'il a bonne mine et qu'il pourra repartir surfer à Bourail dans quelques semaines. Bravo aux toubibs ! Une bonne journée s'annonce.
Je n'ai pas remis en place Expression Design, ni Adobe Illustrator ou cet excellent freeware japonais, Pixia. Je crois que c'est avec ce dernier que j'ai commencé à réaliser mes premiers collages digitaux.
Il est bien possible que je réinstalle Pixia dans les jours qui viennent. Je ne vais pas m'éloigner du PC. Pas encore.
Heureusement, sur France-Musique, il passait La Flûte Enchantée joué par l'Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Sir Thomas Beecham. Ça m'a permis de supporter un peu mieux l'après-midi.
Dans son journal, elle note :
Des orages ont éclaté dans la nuit et la pluie est de nouveau tombée en fin d'après-midi. La température ambiante commence à chuter. Il est 20:33:50 heures. Sensiblement, les jours raccourcissent.
Je sais que quelques personnes s'aventurent encore jusqu'ici pour avoir de mes nouvelles, sachant que je ne consacre que très peu de temps à ma correspondance. Astrale me dit par mail qu'elle aime bien Horizon. Ça m'encourage à publier, parce que j'ai le sentiment que je suis sur la bonne voie.
Je rédige la chronique décousue des heures, des jours, des semaines qui passent, centrée sur une vie faite de routines, isolée de tous les soubresauts qui secouent le monde. Une vie qui s'écoule facilement, simplement rythmée par le cliquetis des touches qui s'enfoncent dans le clavier du PC.
J'ai de nouveau fait du classement dans mes fichiers sur le PC. Je me suis particulièrement occupé du tri dans les fichiers textes. J'en reparlerai plus tard.
